À 20 ans, j'ai découvert le monde de la voile, et les océans. Ces immenses étendues bleues sur les cartes se sont révélées êtres des lieux où des millions d’êtres vivants cohabitent, s’organisent, s’entretuent, symbiosent et évoluent.

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Tourner en bateau à voile c’est faire partie de ce monde des mers, en être les observateurs et les acteurs à petite échelle, se laisser imprégner par les enjeux, les histoires, les gens et les créatures des oceans, aller jouer dans les petits bistrots face à la mer, et partager une musique dite peu accessible, mais que les embruns rendent plus compréhensible par toutes celles et ceux qui on l’habitude de les sentir sur leurs visages.

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C’est aussi passer par des chemins différents, ceux des bateaux à voiles, ces chemins qui ne sont pas les même selon la direction du vent, et jouer dans les villages que les chemins de terre n’ont pas relié à la musique de la même manière. C’est jouer pour des oreilles différentes de celles des grandes villes et composer une musique qui appartient aux côtes maritimes.

Et enfin c’est faire l’experience d’un rythme d’un autre temps. Une vie lente où l’on n’est pas maître du temps et dans laquelle on le partage collectivement. La musique est crée par ces musicien.ne.s qui acceptent de se prendre au jeu de la lenteur et de la découverte, qui acceptent de faire avancer le bateau le jour comme la nuit, d’être salé et mouillé et de laisser passer des occasions en jouant aux cartes à 5 dans le bateau, en attendant que passe la tempête.